Chronique média de Tam Speranza dans Beauty Case, le journal de la femme mobile.
J’aime, comme beaucoup, regarder Hackers le feuilleton phare de Télé 7. La production est minimaliste, le scenario toujours bâti selon le même canevas. Mais c’est bien cette approche simple qui assure la crédibilité de la série. Deux hommes jeunes dialoguent dans une pièce, une cabine téléphonique isolée, dans une station de métro, un égout ou autre souterrain, un huis clos en tous cas.
Cela me plaît car l’espace confiné, limité, borné est l’élément fondateur de la relation à l’espace qu’entretiennent la majorité des habitants de Mercépolis. Enfermés dans leurs appartements, leurs voitures, ils en viennent lentement à oublier que pour voir l’horizon il faut sortir de Mercépolis, dans ses rues ont vit dans des tranchées, dans ses bâtiments dans des cellules.
Les 24 premiers épisodes ont permis à une audience grandissante de comprendre que IFY (est-ce hifi ou I f**k you ???) & Xo7 (leur noms de hacker, il semble que IFY s’appelle en fait Paul, Xo7 reste mystérieusement anonyme) tentent par étapes successives de faire le coup du siècle. Ils œuvrent en forçant les ordinateurs de grosses sociétés étrangères ou des concurrents du holding High Trade Consortium Quint & Qarvig propriétaire de Télé 7. Leur cible réelle et finale semble être une grosse institution mercépolienne…
Un épisode a retenu mon attention car je me questionne sur le fondement philosophique et les orientations spirituelles des scénaristes et de la production. Dans celui-ci les deux héros s’affairent autour d’un laptop. Ils le branchent sur un objet sphérique et luminescent. La lumière qui en émane bat une pulsation régulière. Puis est zébrée par éclairs d’arcs électriques bleus.
IFY : T’a une sale gueule aujourd’hui.
Xo7 : J’ai mal aux yeux, mais ça ira.
IFY : Qu’est-ce t’as fait ?
Xo7 : J’ai passé la nuit passé chez un Voltarien.
IFY : Ok t’as bouffé du photon.
Je me suis demandée à ce moment si il s’agissait d’une blague, Hackers allait mettre les pieds dans la secte dont toute la ville parle et nous révéler quelques secrets. Mon cœur palpitait. La scène suivante est un des classiques flash-backs hors huis-clos mais qui se trouve lui-même être un huis-clos.
Lumière de lever du jour. Xo7 frappe une porte. Quelques instants. La porte s’ouvre et laisse jaillir une lumière aveuglante. En contrejour la silhouette d’un homme se découpe dans l’embrasure.
Xo7 plissant les yeux : Y’a de la lumière chez toi.
Voltarien : Entre. (Il tend une paire de lunettes fumées)
Puis les deux hommes devisent quelques instants assis dans un salon dont les murs sont couverts de néons ultra puissants. On devine cela car la scène nous est rendue grâce à une caméra subjective figurant le Voltarien fixant Xo7 assis dans un divan noyé dans une lumière éblouissante (j’ai crû que mon écran allait brûler !)
Voltarien : Moi je suis un gars qui croit que plus l’homme est éclairé plus il est libre, mais t’inquiète je suis cool. J’ai ce qu’il te faut pour ton boulot. Et il tend la sphère que manipulent IFY & Xo7.
Retour par gros plan sur la sphère à IFY & Xo7 et leur laptop.
Xo7 : C’est pas des UV qu’il utilise.
IFY : Ouais, fais gaffe vieux, faut pas merder le coup
Xo7 : T’inquiète on va se le faire
Much ado about nothing ! Il semble que Hacker ait voulu faire un coup mais c’est un peu leur spécialité.