La Banque Centrale de Mercépolis acquiert trente tonnes d’or auprès de la Banque Centrale de Belgique. La transaction permet de consolider longuement la valeur de la monnaie nationale (la couronne mercépolienne) qui pour certains est un refuge plus sûr que le dollar & l’euro victimes des politiques hasardeuses ou des individualismes des membres de ces économies fédérales.
La news vue de Belgique
Mois : août 2005
Vie culturelle
Peut-on parler d’un son ‘ang tongien’ ? C’est en tous cas l’opinion d’Elie Von Stock, éditorialiste au magazine Purple Grooves (excusez du peu !)
« Ce qui se passe à Ang Tong aujourd’hui avec la musique électro-symphonique dramatique (DES-music) ressemble étrangement à ce qui s’est passé à Cabrai au début des années 90 avec le mouvement grunge. ». Von Stock compare à cet égard l’album ‘daily onanist temptation’ de dOt au ‘Smell like white spirit’ des Sons of the Maniac… l’éditorialiste insiste sur les aspects « fondateurs et emblématiques » des deux opus. Mais la comparaison s’arrête là…
dOt est né en 2003 de la rencontre entre le claviériste Napoléon ‘Cannibale’ Stucka, le paysagiste sonore Chalompot Smithee et le violoniste Ravi Van Vliet, premier prix du conservatoire de Mercepolis. Bien vite, le trio se placa en tête des charts avec leur hit planétaire ‘How lucky I am (to be a Mercepolis city farmer)’… Mais il leur manquait encore une muse, une passionaria, une voix… Ils la trouvèrent en la personne de Nina Spinoza. « Le choix de Nina s’est imposée de manière totalement synchrone dans nos trois esprits, c’était elle, ça n’aurait pu être personne d’autre » devait déclarer Van Vliet. Malgré l’alchimie du groupe, l’enrégistrement du second album ‘dare other things’ s’avéra être un accouchement dans la douleur : incendie du studio, décès du producteur Hug Takana mais aussi arrestation de Napoléon Stucka suite à une sombre affaire de fraude fiscale…
Après moultes péripéties (Napoléon Stucka trouva la voix de la rédemption en devenant ‘born again voltarian’), l’album vit le jour en janvier 2005. Après avoir mis le feu aux scènes mercepoliennes, dOt s’apprête à entamer une tournée européenne. Les dates de cette tournée sous haute tension seront communiquées dans les prochains jours.
Voici pour les afficionado le mp3 de Aureus
Medias
Chronique média de Tam Speranza dans Beauty Case, le journal de la femme mobile.
J’aime, comme beaucoup, regarder Hackers le feuilleton phare de Télé 7. La production est minimaliste, le scenario toujours bâti selon le même canevas. Mais c’est bien cette approche simple qui assure la crédibilité de la série. Deux hommes jeunes dialoguent dans une pièce, une cabine téléphonique isolée, dans une station de métro, un égout ou autre souterrain, un huis clos en tous cas.
Cela me plaît car l’espace confiné, limité, borné est l’élément fondateur de la relation à l’espace qu’entretiennent la majorité des habitants de Mercépolis. Enfermés dans leurs appartements, leurs voitures, ils en viennent lentement à oublier que pour voir l’horizon il faut sortir de Mercépolis, dans ses rues ont vit dans des tranchées, dans ses bâtiments dans des cellules.
Les 24 premiers épisodes ont permis à une audience grandissante de comprendre que IFY (est-ce hifi ou I f**k you ???) & Xo7 (leur noms de hacker, il semble que IFY s’appelle en fait Paul, Xo7 reste mystérieusement anonyme) tentent par étapes successives de faire le coup du siècle. Ils œuvrent en forçant les ordinateurs de grosses sociétés étrangères ou des concurrents du holding High Trade Consortium Quint & Qarvig propriétaire de Télé 7. Leur cible réelle et finale semble être une grosse institution mercépolienne…
Un épisode a retenu mon attention car je me questionne sur le fondement philosophique et les orientations spirituelles des scénaristes et de la production. Dans celui-ci les deux héros s’affairent autour d’un laptop. Ils le branchent sur un objet sphérique et luminescent. La lumière qui en émane bat une pulsation régulière. Puis est zébrée par éclairs d’arcs électriques bleus.
IFY : T’a une sale gueule aujourd’hui.
Xo7 : J’ai mal aux yeux, mais ça ira.
IFY : Qu’est-ce t’as fait ?
Xo7 : J’ai passé la nuit passé chez un Voltarien.
IFY : Ok t’as bouffé du photon.
Je me suis demandée à ce moment si il s’agissait d’une blague, Hackers allait mettre les pieds dans la secte dont toute la ville parle et nous révéler quelques secrets. Mon cœur palpitait. La scène suivante est un des classiques flash-backs hors huis-clos mais qui se trouve lui-même être un huis-clos.
Lumière de lever du jour. Xo7 frappe une porte. Quelques instants. La porte s’ouvre et laisse jaillir une lumière aveuglante. En contrejour la silhouette d’un homme se découpe dans l’embrasure.
Xo7 plissant les yeux : Y’a de la lumière chez toi.
Voltarien : Entre. (Il tend une paire de lunettes fumées)
Puis les deux hommes devisent quelques instants assis dans un salon dont les murs sont couverts de néons ultra puissants. On devine cela car la scène nous est rendue grâce à une caméra subjective figurant le Voltarien fixant Xo7 assis dans un divan noyé dans une lumière éblouissante (j’ai crû que mon écran allait brûler !)
Voltarien : Moi je suis un gars qui croit que plus l’homme est éclairé plus il est libre, mais t’inquiète je suis cool. J’ai ce qu’il te faut pour ton boulot. Et il tend la sphère que manipulent IFY & Xo7.
Retour par gros plan sur la sphère à IFY & Xo7 et leur laptop.
Xo7 : C’est pas des UV qu’il utilise.
IFY : Ouais, fais gaffe vieux, faut pas merder le coup
Xo7 : T’inquiète on va se le faire
Much ado about nothing ! Il semble que Hacker ait voulu faire un coup mais c’est un peu leur spécialité.
Economie
Mercepolis détient le record du monde de dépenses publicitaires par habitant avec un montant de 570 dollars par habitant et par an (555 $ pour le challenger américain). Une récente étude de MSI indique qu’un mercépolien est confronté à 3700 messages publicitaires par an et reçoit 620 imprimés sur cette même période. Il n’est guère surprenant dans ce contexte que Tatiana N’Toman fasse partie des plus grandes fortunes de la ville.
Vie culturelle
Storm LaFayette et Bong Karajan… plus vivants que jamais!
Malgré les nombreuses rumeurs de split colportées par certains tabloïds, Bang Lassi se porte bien, merci! Le groupe-phare de la scène pop-rock mercépolienne a tenu à le faire savoir lors d’une houleuse conférence de presse tenue au Club Savannah (District de Sheerton), conférence qui s’est achevée par une gigantesque bataille de tartes à la crème dont les journalistes ont fait les frais.
A cette occasion, Bong Karajan, le claviériste et compositeur du groupe, a annoncé qu’il interrompait provisoirement ses recherches électro-acoustiques et harmoniques (il a notamment breveté une gamme) pour s’embarquer avec Bang Lassi dans une tournée mondiale.
Le chanteur Storm LaFayette, plus en forme que jamais, en a profité quant à lui pour démentir les rumeurs lancées l’hiver dernier par le DJ Vance Helmet et selon lesquelles il aurait trouvé la mort en 2003 dans un accident de parachute et aurait été remplacé par un sosie. « En tout cas, si je suis mort, ça ne me dérange pas, a-t-il déclaré à un parterre de journalistes et de fans plutôt amusés. »… Et d’ajouter, en lançant une oeillade entendue à sa compagne du moment, la top-model Shirella Madigan, « Le plus important se porte bien, si ça peut vous rassurer! ».
La légende veut que Bong Karajan et Storm LaFayette se soient rencontrés en 1996 sur le tournage d’un film érotique dans lequel LaFayette tenait un second rôle tandis que Karajan en produisait la bande-son. Immédiatement, les deux hommes s’associent au sein d’un éphémère quatuor garage-punk baptisé « Postcoïtum », en compagnie également de Tricky Pipeline, un ancien mercenaire reconverti dans les percussions et Mayo Beausoleil, guitariste et mandoliniste malheureusement un peu porté sur les stupéfiants.
Le reste fait partie de l’Histoire: un soir, lors d’un concert au Vulture Club de Pachacoma, profitant de ce que Mayo Beausoleil s’absente backstage pour uriner, un inconnu monte sur scène et s’empare de la guitare. Cette guitare, le mystérieux Mars Monteverdi ne la lâchera plus, au grand dam de Beausoleil qui est immédiatement congédié et décédera quelques semaines plus tard noyé dans son jacuzzi. Monteverdi imposera très vite un son inimitable qui deviendra la marque de fabrique du groupe, tout autant que l’insondable mystère dont s’entourera désormais sa personne (aucun membre du groupe n’a jamais entendu le son de sa voix…). Le line-up devait se compléter par l’arrivée, à l’hiver 1997, du bassiste et violoncelliste Stringo Jetset, par ailleurs professeur de littérature médiévale à l’Université Mercepolia IV et grand collectionneur de dragsters devant l’éternel.
A partir de ce moment, tout va s’enchaîner: Postcoïtum devient Bang Lassi après que Bong Karajan ait eu une vision sous heptazine, puis le groupe rencontre son mentor en la personne du manager Saul Permafrost, qui les signe sur son label Dandelion et les fait graver le double album Highway Mercepolitana Revisited, puis l’incontournable Any Question? qui se vendra à près de 2 millions d’exemplaires. Au printemps 1998, on peut d’ores et déjà parler de Lassimania.
Aujourd’hui, près de dix ans après, le duo La Fayette/ Karajan fait encore partie de ces paires légendaires et sulfureuses qui ont toujours alimenté la légende du rock. Longue vie à Bang Lassi, et bon vent sur les routes du globe!
(Void Stardom, Shake!, numéro d’août 2005)
Et pour les fans impatients, le mp3 de friendly faces
Environnement
Le Mercepolis Post annonce dans son édition de jour une évolution soudaine, préoccupante et d’origine inconnue des taux de Mercure (hg) et de Cadmium (cd) dans l’eau du robinet de notre cité. Une enquête est ouverte.
Les citoyens présentant des maux de tête, problèmes reinaux ou réactions allergiques inhabituelles sont invités à consulter leur médecin au plus vite.
Le hasard veut que dans cette même édition, Mahmood O’sullivan annonce la publication de son rapport sur la gestion des déchets pour la fin du mois d’août.
Vie publique
Je recopie telle qu’elle une dépêche de la MPA (Mercepolis Press Agency)
« Nomination contestée à la tête de la Police Mercépolienne »
« L’administration du Maire Yan Li vient d’annoncer officiellement la nomination de Hopper W. Nilfisk à la tête des forces de police de la ville. Cette nomination intervient dans le cadre d’une restructuration globale des services en vue de répondre au mieux à la hausse spectaculaire des statistiques de criminalité au cours de ces trois dernières années.
Nilfisk est loin d’être inconnu des Mercepoliens. Ses vingt années passées à la tête de la Task Force Anti-Terroriste ainsi qu’au sein du Moral Enforcement Committee lui ont valu le surnom – parfois ironique – de Mr. Clean. On se souvient notamment de l’opération de grande envergure qu’il avait lancée à la fin des années 90 pour démanteler les casinos de la zone franche d’Onia (d’aucuns à l’époque avaient prétendu que ce démantèlement n’était en fait qu’une prise de contrôle déguisée…) ainsi que du scandale des écoutes téléphoniques lors de l’affaire Wade Shakkelbaum vs City of Mercepolis, au cours duquel son nom avait été cité à maintes reprises, sans toutefois donner lieu à la moindre inculpation.
Présenté par les partisans de la New Virtue League comme « l’homme providentiel capable de ramener la Cité aux valeurs morales qui ont présidé à sa fondation » , Nilfisk a d’ores et déjà annoncé la couleur lors de son discours d’investiture prononcé hier soir à l’Académie de Police de Valderama. » Mes priorités seront la défense des valeurs éthiques et l’éradication pure et simple du terrorisme, a-t-il déclaré devant un parterre d’édiles et d’officiers fraîchement promus . Il est bien clair que, loin de céder à la terreur, nous répondrons coup pour coup aux attaques de ceux qui tentent sournoisement de déstabiliser notre Cité« . Cette dernière déclaration s’adressant bien évidemment aux Underground Green dont les agissements se sont intensifiés au cours des dernières semaines. « En avant, les petits gars, je compte sur vous! » a-t-il enfin lancé aux nouveaux dîplomés de l’Académie, avant de quitter l’estrade sous un tonnerre d’applaudissements.
Les associations de défense des Droits Civiques, s’exprimant au travers de leur porte-parole Tom Schneidermann, se sont quant à elle déclaré « extrêmement préoccupées par la dérive sécuritaire que représente cette nomination », évoquant également le passé trouble de Nilfisk et sa possible implication dans diverses affaires de collusion. »
Mystère
C’est en août 1994 que Stuart M. Sukhumvit, le père d’Hubert Sukhumvit, disparut sans laisser de traces. Il réapparut quelques semaines plus tard nanti d’une amnésie partielle (feinte selon certains) et de quelques phalanges en moins.
Malgré l’importance inédite des colossaux moyens policiers mis en œuvre mais face au mutisme du Tycoon Mercepolien, l’enquête sur cette mystérieuse disparition ne donna rien.
Stuart Sukhumvit a depuis abandonné les rênes de son groupe à son fils unique, vit reclus dans son manoir de Plastic Palissades (photo) dans le très chic district de Sheerton et refuse par famille et avocats interposés toute confrontation avec la presse. Aucune photo de lui n’a pu être prise ces 11 dernières années et Sukhimvit père est considéré comme le ‘Graal des paparazzis’.
Quelques paranoiaques vont même jusqu’à prétendre qu’il est mort depuis bien longtemps.
Medias
C’est officiel : KYM2 diffusera bien « Celebrity Minefield » à partir du 15 septembre!
Après plusieurs mois de bataille juridique opposant le groupe SuckoTel – producteur de l’émission – et le M.B.A.E. (Mercepolian Board of Audiovisual Ethics), la Cour Suprême a tranché : le concept de « Celebrity Minefield » ne « contrevient aucune disposition légale et ne peut dès lors faire l’objet d’aucune interdiction, de quelque autorité qu’elle puisse émaner ».
Les adversaires de l’émission arguaient de ce que la conception du jeu impliquait inévitablement la mort violente de la majorité des candidats, ce qui assimilait « Celebrity Minefield » à un « meurtre collectif pur et simple », pour reprendre les propos de l’un des Sages du M.B.A.E. (qui a cependant tenu à garder l’anonymat). La Cour Suprême a pour sa part estimé que le risque létal encouru par les participants ne posait aucun problème éthique, dans la mesure où les règles du jeu étaient acceptées par tous dès le départ et dans le cadre juridique dessiné par le Shakkelbaum Act.
« De toute manière, c’est au public de choisir, il sait mieux que quiconque ce qui est bon pour lui », a commenté Lance Di Martell, l’avocat-vedette de SuckoTel, à la sortie de l’audience. « Il faut arrêter de prendre les téléspectateurs pour des crétins, a-t-il ajouté, et plus de 85 % d’entre eux ont plébiscité le maintien du show dans la grille de programmation ». Le très médiatique avocat en a profité pour confirmer qu’il rempilait quant à lui pour une nouvelle saison de « Serial Killer Next Door », le talk-show qu’il anime sur KYM1 pour la septième année consécutive.
Le principe de « Celebrity Minefields » est très simple : quinze personnalités médiatiques se sont portées volontaires pour consacrer six semaines à l’assainissement d’une zone non déminée de la périphérie Est. Au début du jeu, les participants ne disposent que de pelles et de sacs de sable, mais par la suite, en fonction de leurs performances sur le terrain, ils peuvent se voir attribuer de nouveaux handicaps ou, au contraire, un outillage plus perfectionné. L’émission, on s’en doute, comporte un certain risque, mais elle constitue également un tremplin inespéré pour une célébrité en perte de vitesse.
La production n’a pas encore officiellement rendu publique la liste des participants, mais quelques noms ont d’ores et déjà été prononcés. Parmi eux, on parle de Tracy Van Doren, ex présentatrice-météo sur KYM5, du pilote de course Arturo Sandoval (peu présent sur les paddocks ces vingt dernières années, il faut bien le reconnaître…) et du jet-setteur Vittorio Pimperelli.
Hymne national
Initiative originale et surprenante de la part de Yan Li, maire de Mercepolis. Il a décidé d’initier la ré-orchestration de notre hymne national, l’estimant « peu en phase avec la modernité ». Un appel est donc lancé aux compositeurs du monde entier pour proposer une mise en musique contemporaine des paroles écrites en leur temps par Osamu Rahimic :
O, proud and mighty city in the sun
Where our people toiled since time begun
Great is the love we have for thee
For on thy shores we were born free
Glory to thee, motherland of mine
May for ever thy greatness shine
upon the banks of the Rorowaiaru
upon our hearts faithful and true
Firmly united we sing in praise
thy force, thy splendor and thy grace
Ever we seek to honour thy name,
Ours is the labour, thine is the fame.
Our beloved queen of the waterside
Stronger with every surging tide
May thy mercy descend on us all
And crush the hand eager to make you fall
Les compositions (une reprise a cappela des paroles est également admise) doivent être envoyées avant la fin du mois d’août au secrétariat central de Mercepolis city state (mercepolis@gmail.com). Le nouvel hymne sera présenté pour la première fois en public à l’occasion de la fête nationale du 10 septembre.