Extrait de la Chronique d’Ubertin Fraticelle (Agenda Culturel Danse-Cité, 18 juillet 2006)
« Première triomphale hier soir au Lycabel Arts Center de Lubava pour la nouvelle création de la chorégraphe mercépolienne Ostina Pelvis, un ballet en quatre actes intitulé « Le Sacre du Plein-Temps », sur une partition originale d’Istvan Blavatsky.
Depuis bientôt trente ans, la chorégraphe propose des créations qui conjuguent un engagement esthétique radical et une prise de position politique ouvertement revendicatrice, et ce nouvel opus ne fait pas exception à la règle. Qu’on en juge plutôt (extrait du programme): « Ce spectacle a été conçu comme un oratorio pour Corps et Mouvements à la mémoire de tous les exclus du monde du travail. Il est dénonciation par le geste, revendication par occupation de l’espace, prière par la transcendance du corps ».
Le ballet est divisé en trois parties. Le premier segment, intitulé « Prélude à l’après-midi d’un Demandeur d’Emploi », est une pièce d’ensemble jouant sur la désarticulation et l’introduction progressive de l’arythmie dans une séquence binaire; on saluera au passage le magnifique travail d’écriture de Blavatsky, qui a su utiliser au mieux toutes les ressources harmoniques du clavicorne et de la bassambre, instruments de nos jours un peu oubliés.
Le segment médian, plus nerveux et plus « physique », « Tes Cliques et tes Claques », emprunte avec le plus grand bonheur au langages choréographiques plus récents, tels que le tap-dance ou le biglemoi. Le solo de Wieslaw Taradine est à marquer d’une pierre blanche… Du pur génie fait mouvement!
Le final, « La Mort de l’Intérimaire », est empreint d’une émotion sépulcrale du plus bel effet; la ronde conclusive, accompagnée par toute la palette chromatique mise en oeuvre par les cuivres, nous tient en haleine jusqu’au salut de la troupe…
Du grand, du très grand art… »
Mon meilleur souvenir et la plus grande claque j’ai prise l’a été à l’occasion du ballet Asymptote, génialement chorégraphié par Djugashvilli!
Quel provocation! Quel jeu subtil avec les codes!
J’ai été balotté, retourné, bouleversé et parfois irrité mais, putain, que j’ai aimé ça!