Opinions

Alerte aux micro-traducteurs !

 

Il y a quelques mois a été déposé sur le marché un nouvel appareil chargé de résoudre certains conflits linguistiques. MERCEPOLIS, étrange noyau-indépendant à la croisée de TOUS les chemins, parlait à l’origine une multitude de langues, divisées par quartiers, classes-sociales, corps de métiers… Petit à petit des dialectes se sont créés, des prononciations particulières sont apparues, des mélanges formés dans l’anarchie la plus extrême ont donné vie à une confusion de plus en plus importante. Par réaction des groupes extrémistes, des organismes privés, des médias tentaculaires, ont même commencé à créer leurs propres langues.

« Tout ça, ça commence à être pire que du chinois ! » dit le 16 septembre dernier Clarios Moklozitan (ex-Président de Mirobolis Campbell1) quand les journalistes lui ont demandé son avis sur la chose (il avait plusieurs fois, avant d’être démis de ses fonctions, refusé l’entrée en vigueur d’une langue unique et inébranlable au sein de la cour du Roi de la Tour Prinsfring2).

Et il se mit ainsi immédiatement à la création de micro-traducteurs sous-cutanés. Il y a juste à les greffer au niveau du palais et du tympan, puis à choisir sa langue d’élocution ainsi que sa langue d’écoute (les deux pouvant être différentes). Ensuite il n’y a normalement plus de problèmes de compréhension. Cet outil précieux et pratique a déjà été acheté par plus de 43% de la population de MERCEPOLIS (à noter que les 17% plus riches ont reçu l’appareil gratuitement par la nouvelle société de Clarios Moklozitan, Diaglamine & Cie)

Mais le problème a été de vouloir également incorporer le langage des signes. Certains messages ont été soit mal traduits, soit volontairement faussés (l’enquête est en cours) et engendrent des affrontements armés très violents. Des injures à connotations raciales ont remplacé des formules de politesse basiques.

Nous en sommes actuellement à 2745 morts et 12603 blessés, dont plus de la moitié en état très critiques.

Les micros-traducteurs sont actuellement toujours en vente libre. Des poursuites judiciaires ne sont toujours pas lancées, les associations de soutien des malentendants ayant du mal à se faire comprendre par le système judiciaire.

Jusqu’où cela va-t-il aller ?

Clarios Moklozitan est actuellement introuvable…

 

Arkila Barbitané, pour le journal Le Tri

 

 

 

1 Association de Sauvegarde des Droits Princiers

2 En septième place des familles les plus riches de MERCEPOLIS


Patriotisme

A l’occasion de la finale de cricket à 7 opposant l’équipe de Voherbilt à celle de Salam Iodda et devant une foule particulièrement attentive et émue, le ténor Javtokas Chiacig (visiblement très bien remis de ses problèmes d’alcool qui eurent un moment raison de sa voix) a interprété pour la première fois en public la version de notre hymne national composé par Brad Chandernagor. Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter un extrait de ce vibrant chant patriotique avec l’aimable autorisation de l’interprète et du compositeur. Ecoutez le ici

 

Le comité de rédaction de ce blog en profite, suite à vos nombreux courriers, pour vous proposer une traduction française de notre hymne.

 

O, fière et puissante cité sous le soleil
Où notre peuple oeuvre depuis le temps des temps
Grand est l’amour que nous te portons
Car sur tes rives nous sommes nés libres

Gloire à toi, ville mère qui est la mienne
Puisse éternellement ta grandeur éclairer
les bords de la rivière Rorowaiaru
ainsi que nos coeurs fidèles et sincères

Unis fermement nous chantons à la gloire de
ta force, ta splendeur et ta grâce
Toujours nous chercherons à honorer ton nom
A nous le labeur, à toi la renommée

Notre reine aimée de la côte
Plus puissante avec chaque marée
Puisse ta merci descendre sur nous tous
Et briser la main qui cherche à te faire tomber

 

Le public bruxellois aura le privilège de découvrir une interprétation publique de cet hymne et d’autres versions à l’occasion de la réception-concert organisée le 10 septembre 2005 à Bruxelles (voir détails ci-contre)









Littérature

Article de Sarah Karabandra paru dans le magazine ‘O’

 

 

« Ce qui fonde le coeur d’une diaspora, c’est son langage. Et Mercépolis est au croisement des langues, elle a le coeur mobile » disait Lagaan Burdrucha dans son récent entretien avec Eveen Bedock sur M-radio. Son troisième roman qui paraît cette semaine aux éditions Du labile (347 pages, 32 couronnes mercépoliennes) semble être tout entier construit autour de cette relation essentielle, même charnelle ou organique à la langue, aux langues, devrait-on dire.

Noir de fumée est en effet une histoire qui s’articule dans le frottement du langage, de toutes ces langues européennes qui ont traversé l’histoire de Lagaan Burdrucha (1) et de Mercépolis. Les destins s’y croisent, s’y répondent, s’y interpellent sans cesse soumis à l’incompréhension. Ce sont les expériences de confrontation à une langue manquante, comme pourrait le noter Régine Robin (2) ou à l’inverse aux multiples sens que proposent : non seulement la polysémie, mais aussi le multilinguisme si spécifique à notre mégapole, qui creusent les écarts et les mésententes. Des portraits croisés, des destins qui se télescopent suivant le kaléidoscope troublant de l’erreur d’interprétation, de la fausseté, du mensonge ou du double sens. C’est un abîme qu’ouvre ce roman : l’abîme entre ce que l’on dit et de ce que l’autre entend.

Un fou de la fugue et La Femme oubliée traitaient déjà cette tension, mais ici, lorsque Bendon rencontre Leany ou lorsque le destin fait se croiser Candaa et Hopter, ce sont bien des origines, des lieux et par extension, des langues qui se mêlent. La parole incertaine et instable de l’amour devient tout l’enjeu des relations. Et peu à peu, les corps se frottent, se délitent jusqu’à n’être plus que ce langage qui les inscrit, que ces accents qui les verbalisent.

Noir de fumée est un grand roman, le roman d’un auteur désormais fortement inscrit dans le paysage littéraire de Mercépolis et de l’Europe. On peut retenir à cet égard sa sélection pour le prix International du roman moderne qui se déroulera cette année à Barcelone (3). Nous sommes en droit d’espérer voir là un texte qui saura représenter la vivacité, la créativité si spécifiques à notre ville.




(1) Pour mieux connaître cet auteur central de la nouvelle génération des écrivains mércépoliens, on se reportera au dossier qui lui est consacré dans le numéro de mai 2004 de Constances.

 

(2) Le Deuil de l’origine, Une langue en trop, la langue en moins. (PUV 1993)

 

(3) Pour l’édition de 2005, le prix ne sera remis en décembre, puisque le décès de Claude Simon qui devait présider le jury retarde de manière conséquente l’organisation.

Vie publique

Finale a suspense ce dimanche pour l’émission de téléréalité « Ambassadorial ». Après 10 semaines d’épreuves diverses souvent cocasses, parfois dangereuses, les mercépoliens ont élu avec 51% des votes, le sympathique Zeb Petlola. (49% des voix pour son malheureux challenger Satyen Müürsep)

 

Pour rappel, l’enjeu de ce jeu était pour les candidats de rejoindre le corps diplomatique de Mercepolis sans passer par de fastidieux et rébarbatifs concours diplomatiques et autres examens administratifs.

 

Zeb Petlola fut dans la foulée nommé consul de Mercepolis à Bruxelles et prendra ses fonctions dans les jours qui viennent… Le précédent consul, Art Afroudakis, ayant accidentellement perdu la vie dans les bras d’une prostituée anversoise visiblement trop zélée.


Découpage administratif

Même si ce n’est pas unique au monde, le système d’adresse de Mercepolis est pour le moins inhabituel. En effet, les rues ne portent ni nom, ni numéro.
 
Vous le savez, Mercepolis est découpé en 28 districts. Les districts sont subdivisés en quartiers, eux-mêmes découpés en blocs. A l’intérieur des blocs, les immeubles portent des numéros qui indiquent la chronologie de leur construction. Ainsi, dans un bloc, l’immeuble portant le numéro 1 est le bâtiment le plus ancien et il est totalement possible que le bâtiment 2 jouxte le 317.
 
Voici une adresse Mercepolienne à titre d’exemple:
Virgile Besshô
Argana – Flegetown – Tisiphon – 244
Argana indiquant le district, Flegetown le quartier et Tisiphon le bloc.
 
Ce système singulier n’est pas sans poser problème aux touristes égarés.

Cinema

Le tout mercepolis s’est pressé hier soir à l’avant-première de ‘The Lubava case’, premier long métrage du réalisateur Casper Tagada. Cette comédie dramatique et romantique est d’ailleurs marquée du sceau de la première fois : première production du goupe Kailin (immobilier et sécurité), dirigé par Sonny Rugadala mais également premier rôle à l’écran pour la ravissante Beatrix Adomaitis (photo), compagne de Rugadala, de 30 ans sa cadette.

Parmi les invités de marque, on notera la présence de Lord Mercurio, Sven Diaw, Mona-Lisa Mourevitch, Vittorio Pimperelli (avant son entrée à celebrity minefield), Storm Lafayette, mais aussi de Rayson Kwok (le gynécologue des stars), du tenor de barreau Mercépolien Lance Di Martell, du top model Edna Lacan et bien entendu de Hopper Nilfisk, ami de longue date de Rugadala.

Le film, très applaudi après la projection raconte l’histoire d’une jeune executive woman (Beatrix Adomaitis) et d’un capitaine de milice privée (Yussuf Stakhanov) que tout oppose amenés à collaborer pour déjouer un complot visant à assassiner un important chef d’entreprise, candidat ‘mains propres’ à la présidence mercépolienne. Le film s’inspire librement de faits réels.


Agenda

Ce n’est plus à démontrer, les mercepoliens s’exportent bien. Dans le cadre de la fête nationale, deux groupes de l’écurie ‘Saul Permafrost’ se produiront à Bruxelles (capitale de la Belgique et de l’Europe) le 10 septembre 2005. Il s’agit de dOt, quatuor abstract-electropop, représentant de l’émergente scène d’Ang Tong et de Bang Lassi: Quintet célébrissime à l’intérieur de nos frontières, sous la houlette des très charismatiques Bong Karayan et Storm Lafayette.

Cet événement ce fera sous l’égide du collectif belge taxi-brousse et la commune d’Ixelles. L’adresse du jour est :
Petit théâtre Mercelis
Rue Mercelis, 13
1050 Bruxelles
Début du spectacle à 20h30′
www.taxi-brousse.be

Drapeau

Le drapeau de Mercepolis flottera fièrement sur Bruxelles le 10 septembre. En effet, la capitale de l’Europe organisera une journée Mercépolienne à l’occasion de la visite officielle de Yan Li en Belgique.
 
Le bleu nuit représente (je cite les pères fondateurs) « l’aube d’une ère de bonheur et de paix » et le jaune symbolise « la lumière déchirant les ténèbres ainsi que la prospérité et le développement économique ».

Ozone

Vu l’évolution des conditions météorologiques de ces dernières heures, les citoyens doivent s’attendre à des pics d’ozone dans les jours à venir et sont donc priés de respecter les mesures en vigueur depuis juin : 

  • A partir de 180 µg/m³ : interdiction d’utiliser les véhicules privés pourvus d’un moteur dont la cylindrée est inférieure à 2 litres.



  • A partir de 200 µg/m³ : interdiction d’utiliser les véhicules privés pourvus d’un moteur dont la cylindrée est inférieure à 3 litres.



  • A partir de 220 µg/m³ : interdiction d’utiliser les véhicules privés pourvus d’un moteur dont la cylindrée est inférieure à 4 litres.

    (Seules les bornes officielles font référence)




Document

Il est très difficile de trouver des images de Mercepolis datant d’avant 1966, année du dramatique incendie des archives nationales.
 
Grâce à la collection privée exceptionnelle du docteur Honti, nous sommes en mesure de vous présenter un document extrêmement rare présentant Mercepolis en 1948. Cette video (mpeg) est attribuée au cinéaste Hassan Dayan et montre des images des districts d’Aardai et de Kadlirim.
 
Une compilation des archives Honti sera visible jusqu’à la fin du mois d’août au ‘Triple M’ (Mercepolis Movie Museum).